Trajectives

Une dirigeante sur le Chemin de St Jacques… Episode 2

Trajectives

Ralentir dans un monde qui s’accélère pour trouver ce qui est juste pour soi et son entreprise

Un série de 5 articles de Françoise Lesaicherre

Episode 2

La lutte

Une première période de lutte s’est présentée à moi qui a duré 40 jours : alors que j’étais partie pour prendre du recul, j’ai été rattrapée par mon énergie de battante et d’entrepreneuse qui se fixe des objectifs et aime les atteindre : faire 30 kilomètres par jour et arriver en 60 jours à mon but, Saint Jacques de Compostelle en partant du Puy en Velay et ceci, sans prendre de pause. J’ai d’abord ignoré et lutté contre mes douleurs qui ne manquaient pas de surgir ; marcher quotidiennement avec un sac de 8 kilos soumet le corps à rude épreuve. J’ai longtemps résisté en pensant que j’arriverais à soumettre mon corps au rythme de marche que j’avais décidé, avant de devoir renoncer et comprendre que je devrais marcher au rythme de mon corps. J’ai accueilli mes douleurs, j’ai écouté les messages que je n’entendais pas jusque-là et ma marche s’en est trouvée transformée pour enfin vivre pleinement le chemin. J’ai marché avec plus de présence et de manière paradoxale avec une plus grande énergie.

Je suis également partie avec des questions auxquelles je ne recevais aucune réponse et je me suis dans un premier temps obstinée à rester concentrée sur ces questions avant de comprendre je devais les lâcher, peut-être n’étaient-elles pas les bonnes, pour accueillir toutes ces nouvelles questions que les rencontres avec d’autres pèlerins ont fait surgir de manière inattendue, « Tu n’as pas songé à quitter ton entreprise, quelle est ta vie en dehors du boulot, alors bientôt la retraite, tu es en quête spirituelle ? » Ces questions étaient évidemment plus difficiles et j’ai commencé à comprendre que ma façon de m’engager dans mon travail m’avait permis de les éviter. Alors bien évidemment, dans le silence du chemin, elles ne m’ont plus lâchée.

Une connexion à la nature et aux émotions

Cet abandon aux évidences du chemin a ouvert une seconde période, un plus grand accueil de qui m’était donné de voir, ressentir, écouter.

Une sublime connexion à la nature, la découverte de la paix profonde que me procure la marche dans le silence bruissant d’une forêt d’eucalyptus, le plaisir saisissant de découvrir la mer dans le coude d’un virage et l’assaut des vagues sur les galets blancs, la cueillette des cerises et les champs de coquelicot d’un rouge sang, si pleins de vie et d’espérance. J’ai découvert ma grande sensibilité à la beauté de la nature, mon émotion au pied d’un arbre centenaire, ma joie d’être au milieu de champs de fleurs sauvages, l’incroyable beauté des ramages des oiseaux et le calme que ce Beau apporte à mon esprit souvent bien saturé d’idées, de réflexions et de projets.

Un plus grand accueil de mes émotions, des douleurs fulgurantes qui pouvaient passer et se dissoudre parce qu’elles étaient acceptées, des profondes tristesses qui ont pu s’apaiser et une joie de plus en plus profonde qui a pu s’installer, le plaisir d’être en vie et de pouvoir être connectée à qui je suis sans filtre et sans culpabilité. Sans comprendre, ni analyser mais juste me laisser traverser et accepter.

Un plus grand accueil des avertissements de mon corps et de mes limites pour retrouver une énergie que j’avais perdue ; j’ai découvert à quel point la marche permettait de renforcer ma confiance, me nettoyait, me permettrait de laisser de vieilles histoires sur le chemin. J’ai été aussi très sensible aux synchronicités, que j’avais le temps d’accueillir, ce qui arrivait à moi au bon moment en particulier les rencontres inattendues, chacune étant l’occasion de m’ouvrir à une nouvelle dimension de mon humanité.

Une liberté retrouvée

Avec l’épure que demande le chemin, peu de choses sur soi, j’ai retrouvé beaucoup de liberté d’être et la compréhension qu’il suffit de peu pour être heureux. J’ai compris l’humilité que demande la marche, et plutôt que de « faire le chemin », je me suis laissé guider et porter par le chemin en acceptant que chaque jour serait différent de ce que j’avais imaginé. Et enfin, j’ai été saisie par la beauté des personnes rencontrées dans toutes les couches de la société, chacune cheminant avec courage pour dépasser une difficulté, une douleur et trouver des réponses.

Etre inspirée pour inspirer

J’ai rencontré autant de paysages extérieurs qu’intérieurs, vécu de belles rencontres qui m’ont profondément reconnectée à mon humanité et à mon désir d’être une personne inspirante pour ceux qui aspirent à trouver le projet qui a du sens pour eux et les mets en joie.

Retour sur l’épisode 1: se préparer

La suite à lire bientôt…

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